Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique
Par Viviane Lamarlère
Laissez couler les eaux sauvages
je veux entendre encore les cris de beauté des bêtes !
hurla l’enfant
derrière les barbelés où se trouvait piégé
en compagnie des Nuits attendant leur prochain procès.
Mais nul ne l'entendait.
Le temps passa.
Furtive une graine
et une autre et un oeuf une source
ou peut-être était-ce lui
qui
à force de rêver
donnait corps à ses rêves ?
- Défends-toi ... lui murmurèrent les roseaux
- Défends-toi ... lui chanta l’eau se réveillant
- Défends-toi ... pépièrent les oiseaux neufs
jusqu’à la faute s’il le faut...
- Je ne sais pas ... pleura l’enfant
Je me souviens du temps
où j’étais un bateau
et la mer se glissait entre mes bras ouverts
sans malheur et sans carte
- Prends-nous entre tes lèvres ! lui murmurèrent les roseaux
- Bois-moi dans l’incendie ! lui chanta l’eau
- Ecris avec nos ailes ! pépièrent les oiseaux neufs
jusqu’à la faute s’il le faut...
Alors l’enfant
broda aux flûtes de souvenir
écrivit sur la nuit ses fables d’oiseaux neufs
et but jusqu’à la Faute l’eau qui s’offrait à lui
De la Vie que désertaient les vagues
jamais ne s'était élevée une voix
un poing
hauts
gainés de rage aidant l’envol à se percher
dans la clarté sans royaume
Peut-être attendaient- ils qu'on leur rende un guetteur
ignorant à jamais des mannes d'or et d'ambre
la tête en éventail
le cœur offert aux flèches
et puis
dans sa poitrine
un cri plus succulent que l’immonde torpeur
et pour tout vêtement la confiance en sa peur ?
Pendant qu'ils réparaient ce qu'ils avaient blessé
l'enfant pensait.
- Je rêve, je rêve d’être une pierre
bleue lançant au soleil l’oiseau qui m’ habitait
vers des moissons d'épices et des peuples d'été
Je rêve, je rêve d'être la main dressée
sur un adieu sans mort
un matin pour de vrai
E
Ecouter
Chic salon © - Hébergé par Overblog