Il fait beau
les pâquerettes m'ont ouvert la poitrine
et je vais
contemplant mes semailles
quand
pétales de peinture jaunie où se mêlent l'ardeur du vivre
et le désespoir de n'être qu'un vert-nie
je vois la boite aux lettres qui s'écaille
Enveloppes débordant
géométrie dentue, audacieuse rose
sous un grand vent de bure
se froissent les dinosaures de papier
questions infantes, mots de l'amour, de l'espérance.
Je secoue ma paresse et prends dans l'appentis le dernier pot de laque verte.
Il faut à ces missives, que je lirai tantôt,
un écrin à hauteur de ces voix
venues mourir en moi leurs feux jouissants ou sombres