Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique
Par Viviane Lamarlère
Il était une fois deux frères que leurs corps
et leurs esprits portaient à toujours s'opposer.
Le premier d'un seul doigt eut soulevé un port
en chantant ses mérites d'une voix osée
ronde et bien trop puissante
pour laisser en mémoire une pensée qui chante.
Un mince courant d'air renversait le second
tant il était fluet !
Quant à la rhétorique il était peu fécond
pour tout dire partout il se tenait muet.
Le premier agissait
le second méditait.
Il est bien peu de dire
que le premier souvent
était tenté de rire
de son cadet savant.
Or un jour qu'en forêt ensemble ils chassaient
une flèche perdue semblant inextirpable
au ventre du chétif profond vient s'enfoncer
et lui ôte ses forces déjà misérables.
Le fort est affolé.
Ses muscles rien ne peuvent
contre l'arme mortelle et son dessein ailé.
Mais Faible l'arrachant retrouve une vie neuve...
Quelques années plus tard c'est un vieil acacia
qui vient piquer le doigt musculeux de l'athlète.
Voici notre héros pleurant comme une bête
pour la première fois.
Celui qu'il méprisait se rend à son côté
le console et l'écoute.
Au milieu des chagrins des rancunes des doutes
naît entre eux une mâle complicité.
Tu m'as rendu de ta force
lui dit le plus puissant
où l'auras-tu trouvée ?
Je ne te savais pas être de cette écorce!
Frère... ce pouvoir que tu sens
est monté droit de ma vulnérabilité !
Giuseppe Verdi, Ouverture de l'Opéra La force du destin.
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