De tout mon être
je m'accroche au constat que je n'ai jamais eu besoin de dieux pour construire ma vie d'humaine.
Il me fait mal d'imaginer ceux qui s'arrachent à ceux qui les aiment
au prétexte d'une révélation qui les aurait touchés.
Et si je suis sensible aux oeuvres des hommes inspirées par leur foi
peinture, musique, architecture, littérature
si en mon âme et conscience la musique jointe ici m'arrache à chaque fois des larmes
c'est toujours avec gratitude pour les hommes leur intelligence qui survole
et leur modestie qui si souvent préfère laisser porter la responsabilité d'un grand-Oeuvre surgi de leurs mains
ou leur sensibilité
à quelque divinité barbue
Et qu'on ne me dise pas que cette musique est inspirée par Dieu
elle est inspirée par la foi d'un homme en un dieu
il aurait pu être X, Y ou Z
qu'on ne me dise pas que si je le cherche
c'est parce que je l'ai déjà trouvé
et si je heurte la foi de quelques uns
qu'ils sachent que c'est par préférence pour leur humanité.
C'est la foi qui a créé. C'est l'Homme imprégné de sa foi qui a créé.
Pas le Dieu indifférencié.
Différence. Liberté.
Puisse l'avenir me conforter dans cette joie rigoureuse et libre car c'en est une Ni dieux ni maîtres.
Gabriel Fauré, Agnus Dei:
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