L’eau n’y est jamais bleue enceinte de la terre on ne voit de la mer que ses noces confuses avec les alluvions
Pas de vague pour en rider l’épais bouillon
On n'y trouve jamais ce sable ou l’on s’endort contre la peau de l’autre, il n’y a même pas de rayon de soleil pour allumer les ports.
Mais quand on s’enéloigneet mange la distance qui sépare des Iles où autrefois la France envoyait supplicier de barbare manière les gueux, les assassins, dans un vert cimetière au nom prédestiné des Iles du Salut... le bateau à fond plat d’un coup passe au-dessus d’une ligne très nette. Séparation des eaux.
La mer alors devient saphir et bleu corbeau vivante elle se cogne aux Iles accueillantes où flottent en fruits mûrs des cris désespérés
On entend les oiseaux de couleurs pétillants
défi de plumes aux cages où les hommes mourants harcelés par la pluie, engourdis par la faim rêvaient de terminer leur vie dans un requin