Les animaux le suivent, il pose la palette De ses pieds dans la boue et déchire sanshaine Le ventre des nuées. La forêt est sereine Car le gardien des Lacs emporte Son trésor de pastels et de craies Vers la petite porte De l'horizon bleuté.
Il avait plu toute la nuit, Le ciel moiré boudait encore, Quelques gouttes effrontées Venaient malicieuses crever La paresse laquée des flaques endormies.
La Terre résonne La Terre chantonne Les splendeurs parfumées des lourdes pluies d'automne.
Mais la bouche des femmes Resteparalysée Sur un silencieux cri.
Sur son dos en faucille Un enfant du village hurle qu'on le ramène Le géant est trop vieux, trop sourd, sa coupe est pleine De couleurs en colère qui cherchent un asile Contre tous ces voleurs qui violent son sommeil.
Je voudrais être oiseau, échapper à ces ondes Que jouent les pas géants sur le tambour du monde
Je voudrais être oiseau et à coté de lui Pour son dernier voyage Survoler les pays Mordre dans les nuages Sur l'arc en ciel qui bouge