Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique
Par Viviane Lamarlère
Rebrousser chemin vers les sables doux blancs
de l’enfance vaut-rien
de l’enfance griffée
attendant qu’une porte s’ouvre dans un arbre
Rebrousser chemin.
Emprunter cette route
aux feuilles trop précises pour être de l’eau
et m’arrêter un peu.
cueillir dans le soleil
le sang cette route
comme on tombe en sommeil.
D’une main plus légère qu’un pinceau traçant
sur le vélin précieux l’or d’une enluminure
d’une main plus légère
ouvrir le grand portail et prendre cette allée
La maison de l’enfance était d’âmes remplie
Il flotte sur le bois la douceur attentive de mains ouvrageuses,
il flotte dans les airs cette odeur sans tapage
de l’encens et du cèdre en cônes pétrifiés.
La maison de l’enfance
comme elle est silencieuse.
Le porche est plus petit
ou bien ai-je vieilli ?
Mon imagination serait-elle paresseuse ?
Mais le parquet soudain s’ébroue de ses nervures
ici il reste trace de vieilles blessures
Comme elle est signe anxieuse
ma chambre toute vide.
Dans un coin apeuré se cache un cendrier
en sa panse de gris quelques restes trop graves
paroles si légères qu’un souffle éparpille
le long des plaintes nues.
Sur le sol se devinent les souvenirs enfuis avant d’avoir des rides.
Retrousser chemin
et sur le blanc très pur des muscles dénudés
écrire l’âme bleue qui sortait du plumier.
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