Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique
Par Viviane Lamarlère
Prenez garde, badauds à l’attente immobile
du caïman doré
car dans l’eau de ses yeux se versent vos reflets
aiguisant muettement ses appétits fossiles .
Si votre cœur s’absente dans la puanteur
sous l’estrade où les futs se lèvent en armée
ébène, bois caca, palissandre
ayez peur pour vos tendres mollets
Une distraction veille..
Et si vous capturez entre vos doigts surpris
le désir ruisselant de craquantes rivières
améthystes, béryls, écoutez bien les cris
des pierres arrachés à la géode-mère.
Plongez plutôt, plongez vos yeux honteux et lourds
dans le lino usé explosé de vestiges.
le temps de son cutter entaille les vertiges
et notre peau sera
comme ce sol un jour irréparable
triste.
Vous croiserez peut-être la loupe d’un regard
Prenez le temps alors d’effleurer la sculpture
tournée comme une énigme par les nègres marrons.
Suivez leur évasion le long du bois qui mime
les lointains chants d’Afrique
et pour le même prix dégustez la luxure
virile et bedonnante des rats libidineux
venus chercher ici
la grande braderie
des enfants aux yeux purs
et au ventre trop creux.
Inconnu à babord . Un danger à tribord
Sous l’œil sévère et droit du grand caïman, dort.
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