Nous marchions tranquilles
d’un chemin l’autre à hauteur de sève
oublieux de l'issue
butant sur l’incendie de champignons des bois
Le bâton à la main pour écouter les feuilles du dernier été
soulever doucement le treillis indicible
orages bruns et verts à la mousse cachés
Parfois
creusant les bas-côtés
un sentier en couteau filait droit et léger
vers quelque rendez-vous
peut-être un jeu une poursuite une chasse la mort
au bout
Le soleil déclinait ses doigts ouverts de miel
l’ombre des grands pins
nous étaient une offrande
on se sentait petits
bien trop petits pour retrouver la route
Chuchotis promenade
aux parfums enroulés autour de nos épaules
le froid désappointé replié au lointain
l'obscurité en crûe sur nos pas effacés