Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique

Traverser




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- Toi
le Large d’épaules devant la mort d’autrui
ouvre-toi sous mes pas !

- Demande-moi plus tôt de te livrer la clé des songes... Je ne m'ouvre qu'à la mer quand la vraie lettre est là. Sais-tu nager au moins ?

- Toi
le Large d'épaules devant la peur d'autrui
tu devrais bien savoir la lourdeur de mon geste! Rends tes fonds accessibles à ma forme.

- La forme et le fond sont toujours accessibles l'un à l'autre. Laisse-toi couler sans résistance … tu comprendras.

- Toi
le Large d'épaules devant l'espoir d'autrui
ce n’est pas cela que je voulais dire,
je souhaitais simplement avoir pied !

- Avoir pied ! Avoir ! Avoir... Toujours ce mot ! Que cherches-tu sur l’autre rive que tu ne possèdes déjà ?

- Toi
le Large d'épaules devant rêve d'autrui
je cherche les jardins sans ossuaires à me glacer les yeux
je cherche la terre des mots piétinés par l'auroch
l'espace réveillé par la danse des voix

quant à la peau, 
je ne sais
peau céder.

- Il le faudra pourtant, sans quoi tu ne pourras quitter la rive pour cette autre où tu cherches

- … A me rencontr….

- Trait pour trait. Je m'en doutais. Tu te veux à l'envers mais semblable. On est toujours sur la même rive, même quand on change de rive.

- Toi,
le Large d’épaules devant la mort d’autrui,
as-tu traversé déjà d’autres fleuves que toi ?
- Depuis ma source. Saute. Entends.
L’important n’est pas la rive que tu laisses ou celle que tu rejoins
mais de te dénouer des empreintes
les tiennes même
ne t’appartiennent pas.

Seul sera tien le coeur de rejoindre ce fleuve

qui coule
à l'intérieur du fleuve
indifférent aux berges et aux saints

aux preux ou aux noyés


Au cas où le site El poder de la Palabra afficherait " Plug-in manquant..."



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G
Quel texte!!! Magnifique! @ bientôt,Michel
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R
Merci Michel je suis heureuse de vous avoir retrouvé car ce que vous peignez et écrivez me touche beaucoup.
C
le fleuve est dans le ciel. clem
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R
Je crois que le fleuve est dans le cielje crois qu'il est dans l'eauje crois qu'il est dans la feuille aux nervures tresséesje crois que le fleuve est d'or à qui veut le pressercontre son âme inquièteje crois que le fleuve est dans l'aile d'un oiseaudans la peur de convaincre et celle d'être entaméje crois que le fleuve du fleuve estpartout
V
Tu as raison, Russalka ; si ça coule indéfiniment et que c'est juste au milieu, comment le voir ? C'est peut-être de l'Or, de l'or caché ?
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R
Absolument, Valentine, de l'or ou... soi?Bisous, je viendrai lire chacun ce soir car un peu bousculée en ce moment par les allers et retours quotidiens  chez ma mère.
M
Je suis foutu !Large d'épaules je suis. Je ne nage pas merveilleusement bien.Une info ? J'ai appris à nager par nécessité, celle de traverser un bras de mer dans une baie juste en dessous de Carteret, à la Caillourie de Portbail pour être précis. Ça vous fait un homme ça Madame. J'avais 13 ans !Mais, finalement ça me rappelle le canyon de la vie. Rive pour rive.Je nage dans le bonheur de la découverte des deux falaises, juste avant de me retrouver devant Jupin et les siens. (°!*)
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R
Exactement, cela parle du canyon de la vie, un de tes merveilleux articles (quand-t-est-c k tu reviens sur ton blog nous offrir de tes réflexions, Merlin?)pour ce qui me concerne, cette rive me suffit bien assez, je la trouve bien belle, l'autre peut attendre. Sinon, je n'ai pas particulièrement peur d ela rejoindre et d'autant moins que depuis hier, nous savons que nous vient un petit gars pour décembre, un tout mignon petit gars qui poursuivra la route... Bisous très fort.
D
"te dénouer des empreintes"les rives en machoires, l'étiage comme une sentencesédiments mémoire...
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R
Très joli, on dirait presque un haïku, et en outre c'est une belle synthèse de ce que j'ai écris, mille merci Daniel de ce retour poétique.