Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique

La Muse des bilans comptables



La Muse des bilans comptables
reine de beauté des statistiques froides
celle qui ne vous compte pas dans sa parentèle
mais pour qui vous comptez
pour des prunes
est en version beta.2
soignez vos chaînes et vos boulets
be bop a lula

Pendant ce temps les hommes marchent au pas

de l’oie


Ils ne protestaient pas les pauv’es petits soldats
avoir le doigt sur la couture du pantalon
ça fait joli dans les
dégâts
photographiés pour amortir la faim de sens
à scions scions scions du bois
pendant qu’ la mèr’ Michel court écorcher son chat

Ratatinée leur gueule
ils en rêvaient les généraux
entre la poire et le fromage
c’est beau
qu’elle disait
la Muse des bilans comptables
enfonçant bien son doigt dans les nuques crevardes
et les troncs fuselés que piétinent ses cuissardes


Moi aussi moi aussi je veux sentir quelque chose moi aussi je veux  avoir une
âme,
moi aussi
je veux savoir ce goût de terre que l'on froisse du groin
pour vérifier si c'est le sang du copain
ou le mien qui gicle et qui mousse
moi aussi je veux avoir la voix tranchée en frites par la mitraille
séquestrée dans la boue entre deux tas de paille
sentir la fin venir
et les yeux agrandis de terrifiants déserts
regarder s’échapper vers le bas ou le haut
l’être impalpable qui nous survit
fumeux comme un Greco

Ils ne protestaient pas les pauv’es petits soldats

Alors les généraux de Larediloulette et les élus technos
ont planché pour leur bien à l’amélioration
du pathos et des formes
de la Muse des bilans comptables

Ca va vite les progrès ces temps
les anciens responsables ont été prolongés de l'imagination
elle a des seins et quelques yeux
quant à penser
elle sait comparer quelques perplexités
prises au hasard dans les dossiers
les rapporter au peu qu'elle sache de ses étonnements propres
ou sales
la Muse des bilans comptables

Mais ce n’est qu’un début !


 

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P
et après une brève réflexion, ça rejoint tout à fait la métastructure, et l'anté-métastructure du Grande Jonction de Dantec, un livre en tout point remarquable, hélas. Même s'il met comme sauveur du monde un système plus mystique qu'humain, mais après tout ça, comment quelque part continuer à croire en l'humain ??
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R
je ne connais pas du tout l'ouvrage dont tu me parles mais ai pris hier un peu de temps pour chercehr de quoi il s'agissait, et cela m'a donné envie d eme plonger dans un tel souffleoui, comment continuer de croire en l'humainsi l'humain ne croit plus en rien?
L
Oui ce n'est qu'un débutet pourtant déjà le projet faiblitJ'ai peu de ce qu'oserons faire les scientifiques qui constateront leur échecpire, je crois savoirassurément, ils iront chercher cette vie qu'ils sont incapables de créerlà où elle se trouve sans défensedans la chair, les sangs, les nerfs, d'animaux  incapables de comprendre la cruauté sans utilité de ceux qui veulent à tout prix donner l'illusion d'être des dieux
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R
C'est terrible ce que tu dis làcela rejoint les plus incroyables scénarios de science fictionmais il ne m'étonne pas que certains scientifiques ( ?)aillent au bout de la ruine de leur âme pour faire parler d'euxun jour les machines se retourneront contre l'hommeelles ne cessent de le faire d'ailleurssi on observe bien le quotidien...Merci Lucaussi de ton  travail autour de cette problématique inquiétante
P
une muse hélas trop moderne, une muse de déraison au parfum un peu trop chaud de succube. Faites de nous des amoureux, des langoureux, des gens d'un moment au mieux heureux, fête, fête !!hélas cette muse n'a pas de visage, pas de sourire, pas de mains, pas de souvenirs, pas d'espoirs, et ne sait surement pas jouir...connait elle au moins la notion de plaisir partagé ??
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R
Cette muse est en construction quelque part, et il y a des techniciens assez ignorants ou méprisants  du genre humain pour penser que leurs constructions délirantes pourront remplacer la chaleur d'un regardla tiédeur d'une épaule... Pauvre monde.
M
Ouais... ça fait froid dans le dos !
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R
c'est malheureusement ce qu!i se profile à court terme si on  ne dénonce pas inlassablement  ( et Luc le fait très bien ) cette fascination pour l'imitation de la vie. La vie n'est elle donc pas assez merveilleuse et belle?Bisous Marianne! 
S
Elle me fait penser à ma banquière :(
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R
Je suis certaine que la banquière est quand même plus sympa ;o))