Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique
Par Viviane Lamarlère
J'ai connu le Sahel paisible. Accueillant des français venus y aider les populations locales à construire un pays, accueillant des immigrés de régions plus forestières qui en fuyaient les désordres. Traversé dans toutes ses dimensions par des tribus de pasteurs nomades, souvent d'origine Peule. A force de sacrifices, ces familles réussissaient à scolariser l'un des leurs, souvent l'aîné de la fratrie. L'un d'eux fut mon voisin des années durant au lycée de Ouagadougou. Nazi Boni. Son père élevait des chèvres et des vaches. Durement. Difficilement dans ces pays sans eau. Mais avait besoin d'une relève qui sache lire, écrire, compter, comprendre les législations. Il est allé jusqu'au bac. Qu'est-il devenu? Berger sans doute...
Nous nous sentions en sécurité là-bas. A l'inter-classe nous dansions parfois au rythme du tam-tam portatif d'un camarade déluré. Boniface Yaméogo. Pas de problèmes d'ethnies, pas de rivalités. La religion musulmane des uns et la religion catholique des autres étaient toutes deux fortement nuancées d'animisme et très respectueuses des différences. Se pratiquant sans ostentation en tous cas.
Hier deux jeunes français ont été assassinés au Niger. Par ces factions impitoyables et hors lois humaines qui désormais écument la région. Leur religion musulmane devenue fanatique les a fait abandonner les ressources culturelles prodigieuses de leurs pères. Leur sens inné de l'hospitalité et de la joie en dépit de conditions de vie si difficiles.
Du fond de mon coeur de mère, je pense à ces jeunes qui avaient l'âge de mes enfants. Toute la vie qui se trouvait devant eux brisée dans l'arbitraire et la lâcheté par des fous d'Allah.
Et à leur famille dont la détresse et la révolte doit être immense, comme un abime.
Il est temps que la France se retire de tous ces pays là et épargne à ses ressortissants un sort aussi tragique.
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