Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique
Par Viviane Lamarlère
Je déteste
Les jours où tout m'échappe des mains mais aussi de l'esprit
Plier de grands draps ou nappes qui -par usage- ne sont plus tout à fait rectangulaires
Les portes qui claquent la nuit ou les volets qui me rappellent
que j'aurais dû les fermer
Le petit coup de vent qui défait mon tas de feuilles patiemment amassées
La manche de ma robe de chambre coincée dans le penne de la porte
Que l'on me parle trois fois de suite alors que je suis en train de déguster un livre
Les gens qui me bousculent aux caisses des magasins et ne s'excusent même pas
Qu'on laisse les lumières allumées dans une pièce inoccupée
Le téléphone qui sonne et me raccroche au nez sans un mot
Ne retrouver qu'un seul de mes chaussons le matin
l'autre a été poussé sous le lit par les chats de Mathilde
La vis minuscule mais indispensable que Michel a laissé tomber en bricolant et qui est forcément tout près de nous sur le carrelage
Les quais de gare où l'on ne parvient à me dire si je vais monter dans le bon train
facteur d'angoisse...
Les téléphones portables qui sonnent en permanence partout dans la rue ou les trains
Les gens qui se baladent avec leur téléphone scotché à l'oreille ou au bout des doigts
Les petites blessures au bord des ongles qui font si mal
Le chat qui se promène sur mon clavier quand je suis en train d'écrire
Conduire sous une pluie battante et me faire doubler par un camion
Le bruit des ongles qui crisse sur un tableau
Le bruit d'une craie dans les mêmes circonstances
Ne comprendre une blague que trente minutes après tout le monde
Essayer des montures de lunettes neuves sans avoir mis mes lentilles!
Les chariots de supermarché qui vont de travers
Être incapable de mémoriser d'emblée un numéro de téléphone: devoir m'y reprendre à dix fois pour en établir une logique mnémotechnique
Tomber sur un serveur vocal en cas d'urgence
Les limaces que je trouve au matin dans mes chaussures de jardinage
Les mouches qui ne trouvent pas la sortie
Le chien du voisin qui aboie toute la journée quand il est attaché et poursuit tout le monde quand il ne l'est pas
Les illuminations de Noël lorqu'elles sont de mauvais goût criard
La marchande de fromage au détail qui me demande combien j'en veux et m'en coupe double ration d'un coup habile de sa lame déplacée subrepticement
Les chocolats de Noël dont la valeur gustative dément la belle apparence
Rêver que je suis en train de coucher sur le papier un beau poème et au matin découvrir que ce n'était qu'un rêve
Me faire systématiquement avoir par la colle superglu
La pluie quand on m'a annoncé du soleil
Les grappes de raisin à moitié grapillées par tout le monde
Les paires de chaussettes dépareillées dont je ne retrouve jamais la jumelle
L'aiguille à coudre oubliée par quelqu'un sur mon couvre lit
Être arrivée très en avance et que l'on me fasse en plus attendre...
Les paillassons plus sales que les semelles
Les poignées de main molle ou au contraire brutales
Les cintres emmêlés dans une armoire
Entendre mes clefs au fond de mon sac et ne pas parvenir à mettre la main dessus.
Liste non exhaustive!
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