Un peintre de génie ne se contente pas de coucher la couleur sur sa toile.
Il peut même y inscrire le silence.
Celui des hommes celui du vent qui ne ride plus l'eau celui des armes enfin posées qui laissent derrière elles des patios écorchés.
Le Palais de l'Alhambra de Grenade se trouve à la croisée des chemins de plusieurs cultures. Edifié à la demande des derniers souverains Nasrides en Espagne, il témoigne de la puissance créative des peuples, même et surtout lorsqu'ils sont soumis à un ordre intraitable. Les ouvriers et architectes de ce palais furent en effet espagnols, juifs, syriaques. Et l'Alhambra est en vérité un hommage de pierre à des figures de style architectural typiquement chrétiennes comme les cloîtres, juives comme les figures animalières, musulmanes enfin à travers la dentelle des phrases du Coran sculptées sur le moindre mur.
Qui visite un jour ce lieu a envie d'y revenir et peut-être y mourir.
Le peintre espagnol Joaquin Sorolla ( dont vous pouvez visiter à travers ce lien une mise en ligne relativement exhaustive de son oeuvre) en a saisi ici l'âme mélancolique.
L'eau dormante et brunie du bassin, le dénuement des murs que le temps ronge avec douceur,
l'absence de fleurs et d'âme qui vive ( hors quelques poissons rouges accessibles à un regard aiguisé), le cadrage de biais tout dirigé vers la porte close comme le serait une tombe sont à l'envers des mises en scènes habituelles de l'endroit, plus fastueuses, plus fleuries, plus habitées.
Mais que de chaleur andalouse engrangée dans cette belle déclinaison d'ocres. L'or des fastes passés, la lumière des étés bruissants du parfum des myrtes qui réchauffe les dalles autour du bassin, la profondeur du miroir de l'eau... Tout y est suggéré d'une touche légère et profonde à la fois.
Le peintre n'oublie pas par ailleurs dans sa description la lèpre des guerres napoléoniennes qui laissèrent ce somptueux édifice en fort piteux état: voyez les taches sur les murs, vestiges d'actes soudards et incivils qui dérobèrent les magnifiques azulejos.
Pourtant, à travers cette palette limitée aux camaieux d'ocres et l'austérité de l'objet peint, tout ici respire la volupté.
L'ocre est pour un peintre la nuance par excellence. La plus subtile, la plus large et riche, la plus sensuelle. Sans doute nous ramène-t-elle à la Terre nourricière, à la vie. A la mort bien sûr si proche de nous ouvrir ses bras.
J'ai décidé d'offrir à Michel - alors qu'une autre toile était en projet - une copie de cette oeuvre pour laquelle il a eu un véritable coup de foudre et à côté de laquelle j'étais passée sans la voir ( heureusement qu'il l'avait entrevue, éclipsée qu'elle était au milieu d'oeuvres plus brillantes et plus lumineuses).
J'y ai été émue par tout ce qui précède et aussi le travail humble de la note colorée, ce progrès technicien que ne manquera pas de me faire parcourir la copie du tableau, le bonheur surtout d'offrir à mon Aimé une toile qui l'a enchanté au premier regard et qui sera très belle dans notre simple maison.
Loin de nous ramener à ce qui décline, s'écroule, se décrépit sous le talon du Temps, donc quelque part, à nous-même, ce tableau ne nous renvoie-t-il pas au génie humain, si rare, à saisir l'invisible, l'éternité, le silence... ?
De Granados, el Pelele, composé en hommage à un autre peintre espagnol, Goya, interprété ici par la grande Alicia de Larrocha
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merci pour votre chronique impressionniste<br />
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permettez-moi<br />
de vous offrir<br />
une de mes chansons<br />
qui parle de la vie<br />
d'un artiste-peintre<br />
et du rapport entre<br />
sa vie privé et son art<br />
<br />
EN MARCHE VERS UNE VIE PRIVEE OEUVRE D'ART<br />
<br />
Ce qui est beau dans la vie privée oeuvre d'art,<br />
c'est d'en être le peintre,<br />
dans un atelier où on doit à la fois<br />
peindre l'infinie joie d'une humanité<br />
qui s'élève peu à peu en soi<br />
et et donner une poignée de main à celui ou celle<br />
qui reprend sa vie d'artiste du quotidien en main.<br />
<br />
16 ANS D'AVENTURE<br />
<br />
une ière neige sur le lac<br />
un pic bois qui passe en ami<br />
un chien qui marche sur la galerie<br />
deux hommes qui parlent de la vie<br />
<br />
une peinture sur le mur<br />
l’homme se lève<br />
me rappelle l’essentiel<br />
<br />
sa peinture date de 16 ans<br />
l’homme avait déja 38 ans<br />
était amoureux fou d’une femme<br />
qui tenait dépanneur, corps et âme<br />
<br />
pendant que lui<br />
d’un autobus<br />
était chauffeur de vie<br />
<br />
travaillait pour<br />
Chevrette transport La Tuque<br />
avait hâte a la fin de semaine<br />
tiens ben ta tuque<br />
<br />
rêvait du cap de la madeleine<br />
mais le dépanneur ferme si tard<br />
toute la semaine<br />
<br />
en attendant<br />
monte chez son frêre en haut<br />
avec toiles et pinceaux<br />
<br />
REFRAIN<br />
<br />
sur sa toile<br />
des arbres, des billots et de l’eau<br />
qui dansent l’amour<br />
comme la chute entraêne tout su l’tableau<br />
<br />
quand on contrôle pu rien<br />
c’est qu’y a des matins<br />
où l’amour doux<br />
c’est trop fou<br />
<br />
quand on contrôle pu rien<br />
c’est qu’y a des matins<br />
où l’amour doux<br />
c’est trop fou<br />
<br />
COUPLET 2<br />
<br />
y a pu de neige sur le lac<br />
ou est le pic bois mon ami<br />
le chien est en bas d’la galerie<br />
l’homme est dehors avec un sac de voyage<br />
<br />
sa vieille peinture<br />
reste sur le mur<br />
avec toute sa magie<br />
<br />
un grand amour<br />
c’est tellement fort<br />
que leur ière fille s’appelle Pascale<br />
une ado de 15 ans qui mord<br />
la vie comme à son ier bal<br />
<br />
pendant qu’sa soeur<br />
Justine 9 ans<br />
sourit aux étoiles<br />
<br />
la femme se meurt d’un cancer<br />
l’homme a finit par jeter sa dernière bière<br />
il doit monter à Trois-Rivières<br />
il sera bientôt père et mère<br />
<br />
sa vieille peinture<br />
su l’mur le rassure<br />
sur 16 ans d’aventures<br />
<br />
pierrot<br />
vagabond céleste<br />
<br />
www.enracontantpierrot.blogspot.com<br />
www.reveursequitables.com<br />
<br />
sur google,<br />
Simon Gauthier, video vagabond celeste<br />
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Merci Valentine d'avoir vu cette paix, c'est en effet ce qui nous a touché Michel et moi. Mille excuses du retard à<br />
répondre, je n'ai pas de temps pour la toile depuis le 1er décembre => 6 janvier car toute ma famille présente ( entre 6 et 8 personnes chaque jour) et donc... Ordinateur fermé ;o)) Je<br />
viendrai te lire après cette date et rattrapeer mon retard, sans faute. Bisous et belle et bonne année!!<br />
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C
corinne
12/12/2012 11:37
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une palette d'émotions dans le silence que reflète cette oeuvre<br />
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Oui, Corinne, et c'est ce qui nous a touché, quoique pour certaines personnes cette oeuvre ait sans nul doute renvoyé<br />
à l'absence, au silence, à la mort. Question de regard, nous y avons lu la paix... Bisous et à demain pour la suite des réponses aux comms, ma Sarouette est là et nous préparons Noël<br />
ensemble!<br />
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M
Martine
09/12/2012 20:38
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Bonsoir Viviane,<br />
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Quel talent! Cette toile sobre, scrite, riche pourtant dans son dépouillement. C'est vrai que l'atmosphère rendue est paisible.<br />
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Merci pour la découverte de ce peintre Viviane<br />
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Douce soirée<br />
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Martine<br />
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J'adore cette toile qui était ma foi fort mal mise en valeur au milieu d'oeuvres plus brillantes. Elle invite à la<br />
méditation. Merci à toi, Peintre ;o)<br />
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