Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique
Mon bouquet du jour est composé- ce sont les rares noms de fleurs que je connaisse sans trop me creuser le crane- de Mauves, Fougères, Campanules, Linaires striées dont le parfum est d'une subtilité à peine imaginable, fleurs presque deux fois plus petites que les fleurs du muguet et dont je vous joins une photo. Regardez la délicatesse des stries jaunes et bleues, calligraphie de sève et de soleil.
Enfin à droite du bouquet, le sédum (les fleurs vertes en cymes qui ressemblent à du chou brocoli, famille du chou d'ailleurs, enfin je crois, pas sûre...)
Il va voyager de compagnie avec de belles fleurs jaune d’or cueillies par Michel au bord du ruisseau.
De gauche à droite sur le bouquet ( Mille merci à Michel qui connait la botanique par coeur et même en latin) , vous voyez la Verge d'or du Canada, la Lysimaque commune et en rose clair l'Eupatoire chanvrine. Toutes les fleurs qui composent ces bouquets ponctuant notre voyage poussent aux bords des routes, dans les fossés, au bord des ruisseaux... Ce sont des espèces qui poussent comme l'herbe , un peu folles , très libres, et si on prend le temps de les regarder, elles sont sublimes.
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Et il en sera ainsi pour le reste du séjour, ce seront deux voire trois ou quatre bouquets qui nous tiendront compagnie.
Tout du long de cette route qui traverse bois et futaies, nous ne cesserons d’être charmés par la danse des épilobes en épis dont le rose puissant des fleurs se mêle en une délicate harmonie aux verts si changeants des Puys ou à l'infinie variété de nuances d'ocre des cultures éparpillées en canevas. Nous finirons par tenir ces fleurs pour les esprits de ces vallées riantes dans lesquelles nous glissons, légers et insouciants vers l'imprécis :
Nous ne sommes doués ni l'un ni l'autre pour organiser un voyage et nous donnons juste... le point de départ et une halte incontournable, le reste est totalement improvisé. La photo qui suit est un lieu qui existe vraiment mais je ne sais plus où sur notre route...
Nous ne sommes pas arrivés et ferions de bien piètres pélerins, sans cesse trouvant raison d’interrompre une marche que le temps pourtant orageux devrait nous presser de hâter encore davantage !
Mais le contraste entre ce ciel aux gris menaçants et l'or finissant des soleils aux humbles têtes penchées nous coupe le souffle. Nous allons rester là, assis au bord de la route, en plein vent, sans épuiser la beauté de ce paysage qui nous encercle et nous promène comme un navire.
Enfin nous voilà à pied-d’œuvre… hélas !
Car le festival de la Chaise-Dieu est en préparation et il nous faudra convaincre les techniciens chargés d’installer le matériel industriel qui participera du bonheur des mélomanes de nous laisser entrer.
Nous sommes d’emblée surpris par la froideur du lieu.
Nous aimons passionnément les églises Romanes ou les Cathédrales gothiques, qu'elles soient toutes de couleurs ou de blanc vêtues. La pierre blanc bleuté de cette immense nef ne peut que nous charmer, mais ses piliers très lourds nous font soudain un peu peur.
Bien sûr, ce grand vaisseau est impressionnant de majesté et nous imaginons sans peine, étant donné la clarté avec laquelle les voix parlées des ouvriers dans le chœur nous parviennent jusqu’au narthex ce que doit donner un concert là-bas. Ce doit être un enchantement!
Mais cette coupure de l’abbatiale en deux parties, ce secret qui nous est offert de l'autre côté du jubé ne nous paraît pas un cadeau et je n’ai qu’une hâte, n’étant pourtant pas claustrophobe… ressortir.
Sans doute un reste d'orgueil me fait-il aimer l'idée que dans ces espaces à vocation d'abord religieuse, on ne doit pas se sentir... coupé de Dieu?
Une idée de la taille du choeur
empli de musiciens
N'ayant pas pu visiter cette belle église, je me suis trouvé et vous en offre
et pour finir dans le ton
Sitôt dehors, nous nous sentons moins "papillons écrasés contre la lumière" , alors même que le ciel si changeant d'Auvergne a tourné au soleil. Nous reprenons notre fugue aimable qui va très vite être interrompue par une rencontre avec une église romane non mentionnée dans les guides mais ô combien étonnante dans son austérité.
Pour l'heure, nous rêvons de sous-bois aux couleurs éclatantes et trouverons nourriture à nos yeux dans nos arrêts intempestifs.
La route est jonchée de Mélampyre des champs (ou blé de vaches)
Direction le Puy en Velay!