Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique
Mon ami Jean-Pierre m'a un jour offert un délicieux cadeau, un superbe poème de Philéas Lebesgue, immense poète méconnu dont la musique des phrases, la simplicité et cependant la profondeur me rentrent dans la chair pour ne plus en sortir.
Jean-Pierre, qui travaille aussi sur la mémétique, avait il y a quelques temps déjà rédigé un article remarquable sur ce Poète qui fut homme de lettres, écrivain, poète, romancier, dramaturge, traducteur, critique littéraire, philosophe à la formidable érudition et journaliste (rédacteur au "Mercure de France" de 1896 à 1951)
Je vous laisse lire l'article et déguster le poème
Le village
Petit village sous les branches, quel est ton nom ?
Tout paré de ta paisible ignorance,
Tu resonges les vieux rêves de l’enfance,
Au doux chant des angélus du vallon.
Tu n’as point de hauts frontons de cheminées,
De rails bruyants ;
Tu n’as que tes courtils pleins d’oiseaux au printemps,
Et de fleurs satinées ;
Tu n’as que ta vieille église
Avec son clocher branlant
Et son toit de tuiles grises ;
Mais tu gardes, solitaire et têtue
Contre l’assaut du vent,
Tout au bout de ta grand’ rue,
La maison que j’aime
Et qui domine les champs !
Ton nom obscur tu l’as donné, petit village
Au sol que je laboure, aux glèbes où je sème,
Au cimetière un peu sauvage
Où mon père
Est endormi pour toujours sous sa pierre
Et, vers plus d’un fourré,
Tu conserves des recoins d’ombre où j’ai pleuré.
(Les servitudes) Philéas LEBESGUE