Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique

Détestation des routes


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Détestation des routes tracées au cordeau entre deux haies d’acier

que la vitesse égoutte
sans parfum sans futur et presque sans chapeau
longues comme l’ennui dans une ombre dissoute


Pas la moindre futaie
où débusquer les traces d'amours hors de saison
trous de sauvagerie à l'herbe du fossé
pourtant
il reste un peu d’écho de leurs brefs face-à-face
sous le drame aplati au bord de la chaussée

On suit sans vraiment voir la glissière métal
et sa marge interdite où quelques charognards
au plumes aguerries fouillent l’horizontal
achèvement de tout laissé par un fêtard.

Sur la gauche
un peu vite au-delà du béton
une bâtisse blonde allonge décrépite un maintien d’autrefois qui semble de carton s’il n’était le bleu dur
de rares clématites

Qu'il est sale
l'exil
dans les odeurs épaisses et lourdes surnageant.
Un brouillard volatil pourrait couper le temps.

En deçà du rideau on sait
d'autres lectures
vocabulaire ancien par les cygnes repris
un monde qui s'accepte et saigne ses ratures

On laisse un peu de soi
qui s’en va vers le sud
une danse de non
un projet hors la loi
au moindre arrêt
minute on cherche solitude
mais il est encore là qui caresse les bois

Ce bruit sur la glissière et ses tristes troupeaux
on voudrait l'oublier dans l’enclos
des paupières
mais il est toujours là qui larsène l'hier
détestation des routes tracées
au cordeau



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