Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique
Par Viviane Lamarlère
Lui aussi il attend
il a un peu vieilli il traîne dans ses plis
Il nous faudrait tous deux quelques gouttes de hargne à gauche de la bouche
une révolution de pétales indigo
Le vent ne souffle plus
les feuilles craquelées sont encore à la peine
gabarit de leurs barques posé
minuscule et vaillant aux racines des arbres
Viens me parler
jardin d’hier
mon fantôme ma pousse sombre ma fleur dévorante d'échecs
la petite mort du vert me pèse et
la tristesse ne m’aime plus
Il y a bien quelques signes
des bourgeons incarnats que sève à bout de force
les nid de chants d’oiseaux dans les chênes en bas
les buissons de gourmands que l’hiver capricieux a forci dans le noir
et puis surtout les chats dont le ventre la nuit vient tapisser de joie et d’un parfum de buis
les murs
le toit
les rêves
Je n’aime plus l’ocre triste des branches dans leur crépuscule
il me semble qu’il tète les couleurs du temps
ne laissant à goûter que silence impensable
au ciel figé de gris
Il y a bien quelques signes
mais ils sont indolores
et comme anesthésiés
Dis-moi tout bas
dis-moi
d’hiver
dix bleu dix jaunes et d’or et pourpres et sauve
toi
Jardin dis vert ou mauve
que je puisse toucher les voix des campanules
dis moi ton voeu de perle mure
tes cuisses de rumeur
où le désir se glisse
à travers les doux leurres
offre nous manne,
eussent cris,
de fleurs
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