Avant d'aborder le développement de l'Ars Nova hors des frontières de France, un petit tour d'horizon des instruments de musique alors utilisés. J'avais dans un autre article évoqué quelques uns d'entre ceux qui étaient en usage à cette époque là, voici la suite.
Partir en quête de la filiation de ces instruments n'est pas chose simple tant l'humain sous toutes les latitudes a su tirer ingénieusement parti de matériaux souvent éloignés pour obtenir des effets assez similaires... et inversement. Tant aussi les mouvements migratoires des peuples génèrent d'enseignements mutuels dont on ne retrouve pas toujours de manière assurée les différentes sources.
Ce que l'on nomme organologie ( étude des instruments de musique ) suscite donc passions et polémiques.
Pour synthétiser disons que, en matière d'instruments à cordes ( pincées ou frottées), il existe deux familles:
- les instruments à fond plat dérivés de la Lyre grecque et de la harpe sumérienne.
- les instruments à fond bombé dérivés de l' Oud Persan.
Tous instruments que la très riche civilisation Egyptienne va s'approprier et diffuser
Je me permets dans un esprit de prudence de citer ici la préface de Jacques Chailley à l'ouvrage de Jean Maillard, Anthologie de chants de troubadours. Nice, Edition Delrieu, 1967.
Un nécessaire rappel: Il n'existait pas alors de musique spécifiquement instrumentale au sens où on l’entend aujourd’hui. La mode contemporaine qui consiste à faire sonner ensemble en grand nombre ces instruments médiévaux est un contresens total, eu égard aux difficultés à ajuster des instruments dont l'accord était réglé alors selon les lois pythagoriciennes des quintes justes mais, on l'oublie trop, chacun en fonction du son fondamental qui lui était propre. Faute de diapason commun, les instrumentistes se succédaient donc plus qu'ils ne jouaient de concert...
L'ancêtre de tous les cordophones est l'arc musical, que l'on retrouve dès la préhistoire aussi bien dans l'Ariège ( Grotte des trois Frères) qu'en Afrique et Asie. Ici un arc africain, dont la corde est frottée par une baguette de bois et le son amplifié dans une calebasse :
Imaginons l'humain de ces temps reculés cherchant à embellir sa vie avec des sons, détournant l'instrument de chasse pour des occupations en apparence inutiles. Quel cheminement entre cet instrument primitif et ceux qui suivent ...
La citole
La citole reconstituée d'après le manuscrit 222
du Mont Saint-Michel, du XIIIème siècle
Une citole anglaise du début du XIIIème siècle
très précieusement ornementée
transformée ultérieurement en violon
Danse anglaise pour Citole
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Du provencal cithola, la citole est un instrument à cordes pincées, né de l'évolution de la kithare antique ( la lyre) à laquelle était adjointe une caisse résonance afin de la rendre plus puissante.
De corps cintré en général, son manche était assorti de repères ou frettes, qui permettaient à l'instrumentiste une plus grande précision de son jeu. Le site anglais d'une très grande richesse dont j'ai tiré quelques-unes des illustrations ci-dessus nous parle de cet instrument très prisé toujours associé sur les fresques aux anges musiciens. On joue encore de la citole au Portugal (où elle est l'instrument du Fado) en Corse, en Irlande ou Bretagne.
A la même époque que la citole apparait :
La Guiterne
Gaillarde pour guiterne
dans laquelle vous entendez une basse de viole accompagnante
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Appelé aussi citthern, la guiterne appartient à la famille du luth ( l'Oud arabe: al oud, le bois. Je vous conterai une autre fois les tribulations du merveilleux Oud )
Instrument à fond bombé, sa table d'harmonie fut longtemps, comme celle de l'Oud, de peau tendue. Par la suite on la réalisa toute entière dans le bois, jouée au plectre de plume ou à l'ongle.
Elle fut un instrument très populaire au XIVème siècle. Guillaume de Machaut en fait mention dans un de ses poèmes, la Prise d'Alexandrie: Leüs, moraches et guiternes/ Dont on joue dans les tavernes.
Leüs: Luths.
Mauraches : nom donné aux guitares mauresques, qui sont en fait des luths à très long manche.
La Vièle à archet
Volta pour Vièle
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En voici un instrument passionnant! Et de riche ascendance ... qui pourrait à lui seul réconcilier les peuples du monde.
Son nom vient de l'italien " Fidula ", lui même venant de l'allemand " Fidel ", lui même venant du mot Islandais " Fidla ": cordophone à quatre cordes et archet. Nous ne sommes pas loin du fiddle anglais, hé bien non, aucune relation entre la vièle et le violon...
Comme nombre d'instruments elle était " monoxyle " c'est-à-dire creusée ( comme les pirogues) dans la masse du bois. Cette façon lui assurait sa solidité et perdura au moins jusqu'au XV ème siècle.
Les trois instruments à cordes et archet qui suivent peuvent être raisonnablement tenus - par rencontres hasardeuses et enrichissement réciproque - pour les ancêtres de la Vièle, instrument donc universel. Le Ravanastron indien ( 3000 ans avant notre ètre) qui déplace vers le bas la caisse de résonance de l'instrument primitif, utilise un second arc ( archet ) coincé ( solidaire) entre les cordes. à la place du bâton préhistorique. Il se promènera sous diverses formes dans toute l'Asie Centrale et le Moyen-Orient, en général n'excédant pas deux cordes:
Le Crwth irlandais et Gallois, instrument tout à fait autochtone, particulier à la culture Celtique et connu depuis le VIème siècle de notre ère. Grâce aux Vikings il va se répandre sur toute l'Europe de l'Ouest. Il est composé d'une table d'harmonie monoxyle tendue de trois à six cordes frottées. On le pose verticalement sur la cuisse
Le Fidla islandais dont la facture était proche de ce specimen fort beau reproduisant la Strakharpa scandinave, du VIIème siècle de notre ère:
Les multiples mouvements de population des Vikings, Normands et Rus permirent la rencontre et le perfectionnement réciproque des instruments à cordes frottées originaires de l'Europe du Nord, de l'Asie centrale et du Moyen Orient jusqu'à la Vièle dont l'usage fut peu à peu répandu par les conquérants scandinaves.
Afin de pouvoir jouer distinctement une seule corde, on bomba le chevalet porteur des cordes, qui était initialement plat ainsi que la table d'harmonie.
La vièle Normande resta identique à elle-même jusqu'au XVIème siècle. Elle cohabitera avec les différentes familles de gigues ( du celte KIK: gigot, d'où la forme des instruments qui inspireront par suite la famille des violes et violons) et il est attesté aujourd'hui que les principes organologiques de la vièle (mais également de la viole ) n'ont rien à voir avec le violon qui est un instrument d'apparition quasi spontanée. Nous y reviendrons ultérieurement.
Du Persan R'beb, qui désigne aussi bien des vièles primitives à long manche qu'un cordophone à cordes pincées apparu au Xème siècle en Perse, latinisé en Rubeba, le rebec est l’un des instruments les plus spontanément associés aujourd'hui à la musique médiévale.
A noter cependant que ce que l'on crut être des rebecs dans l'iconographie et la statuaire religieuse chrétiennes, en particulier à Moissac, était des vièles Normandes. Et pour cause... le r'beb oriental apparait à la fin du XIVème siècle dans l'iconographie, soit deux siècles après les vièles piriformes ou les gigues avec lesquelles on le confond souvent dans les commentaires savants. Quant au rebec occidentalisé, sa figuration est encore plus tardive...
Il fut à l'origine en forme de coque de barque, taillé dans une seule pièce de bois.
De manche coudé, de petite taille, il constitue une évolution occidentale du magnifique R'bab Persan, resté quasi à l'identique en Iran, Irak, puis Maghreb. Ci-dessous un R'beb tunisien, dont vous pouvez voir un lointain et pourtant très proche parent sur l'enluminure des Cantigas qui ouvre cet article:
Cet instrument est fait de bois et de peau tendue sur sa partie inférieure. Comme on peut le constater le R'beb ne comporte pas de frettes ( contrairement au rebec). Il exige donc une technique très particulière pour changer de note, qui consiste non pas à bloquer la corde en un endroit pré-établi de la touche, mais à la coincer fortement entre la pulpe du doigt et l'ongle ( technique du crochetage)
On trouve dans toute l'Asie Centrale ( Afghanistan, Népal, Inde, Cachemire, Siam ) et l'Orient des instruments très proches dont les noms peuvent être selon les régions rabab, rûbab, robâb, rebâb, r'bab, rubob, rawap etc. Avec le temps le rebec sera supplanté par la viole, mais un de ses enfants sera l'instrument préféré des maîtres à danser du XVIème et XVIIème siècles: la pochette, instrument si petit qu'il tenait dans la poche:
Le Psalterion
Hymne à Saint Magnus
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Plus que pour tout autre instrument, on réalise avec le psalterion à quel point la terminologie est flottante, et générale l'absence de concertation dans l'évolution de leur facture. Je dois avouer humblement que cet instrument m'a posé immense souci...
Le terme Psalterion viendrait d'un mot grec qui signifie : pincer une corde.
Il est apparu dans la littérature au troisième siècle avant notre ère, dans une traduction grecque de l'Ancien testament, dite Septuaginta, du terme Nebel. Le Nebel était le nom donné par les hébreux à la harpe de David.
Puis Saint Clément d'Alexandrie y fait référence dans ses Stromates, semblant inclure sous ce vocable tous les instruments à cordes pincées en usage en Egypte pour accompagner les voix. C'est là que les mots se mélangent. J'y reviendrai.
Au Vème siècle de notre ère Boèce dans son traité de la musique le décrit comme une cithare à dix cordes mais nous ne sauront pas si les cordes étaient tendues sur une table d'harmonie ou sur un simple cadre.
Le psalterion est davantage une famille d'instruments, aux formes aussi variées que les lieux où on l'adopta, qu'un instrument particulier. Il suffit pour s'en convaincre de regarder de près l'iconographie et la statuaire recensées autour de lui.
Il apparait pour la première fois en Europe sur le portail royal de la Cathédrale de Chartres en 1140.
Ci-dessous un psalterion de l'époque Romane en l'Eglise de Falaise dans le Calvados:
Du XIIIème siècle à Cluny, amorçant la forme des psalterions en groin de cochon tel que le premier présenté, qui se généraliseront à partir de cette époque.
Puis un psaltérion rectangulaire du XIVème siècle tel que représenté sur les Cantigas de Santa Maria. On voit la clef d'accord sur la droite, elle devait rester présente sur l'instrument: pourquoi?
Et ici un inventaire de nombreux psalterions
Dans tous les cas nous avons affaire à une cithare sur table utilisée à des fins d'accompagnement des élèves musiciens.
En outre des instruments portatifs, assez légers pour être portés autour du cou.
Vient-il :
- Du Kanun de l'antiquité grecque, instrument monocorde inventé par Pythagore pour étudier les intervalles musicaux. La mise à plat sur table d'harmonie de l'échelle des sons élaborée par Pythagore avec l'aide du kanun primitif aurait-elle donné naissance à la grande famille des psaltérions?
- De la Kithara ( Lyre) grecque, Romaine ou hébraïque , telles le Kinnor de David ( importée par les Hébreux en Egypte et qui donnera, du fait de sa forme son nom à la région Nord-est du lac de Tibériade, Kinnereth), instrument auquel serait ajoutée ultérieurement une table d'harmonie ?
- Du Qanun Persan dont il est fait mention pour la première fois au Xème siècle de notre ère dans les contes des Mille et une nuits ?
Aucune description ne nous en est donnée, et aucun document iconographique.
Les instruments nommés Qanun introduits au Maghreb par l'empire Ottoman aun XVIIIème siècle étaient de forme plutôt rectangulaire que triangulaire et permettaient un jeu strictement monophonique à main droite, la main gauche étant mobilisée pour racourcir les cordes dont elle avait besoin pour les modulations. Ce n'est qu'au XIXème que fut inventée la très ingénieuse technique des leviers permettant de libérer la main gauche pendant plusieurs mesures. Contemplez ce superbe instrument:
- Le psalterion était-il cet instrument peint à la fin du XI ème siècle dans la crypte de l'Eglise de Tavant, en Indre et Loire? Elle nous montre le Roi David tenant une harpe dont les cordes sont tendues sur une table de bois plein ( on ne voit pas les vêtements au travers des cordes):
- Ou bien l'instrument que nous offre cette enluminure extraite de l'Hortus deliciarum Alsacien, IVème planche, première encyclopédie éditée par une abbesse du Mont Sainte Odile en 1175.
Elle représente le Roi David elle aussi et nomme clairement son instrument: psalterium di-decacordum ( le décacorde de Boèce.) On constate que les cordes sont là encore tendues sur table d'harmonie ne comportant pas d'ouies, on perçoit la clef d'accord dans la main droite ( donc présence de chevilles et possibilité de les régler, sans doute pour adapter en temps réel l'instrument aux voix accompagnées et également moduler ) et le plectre dans la main gauche :
Récapitulons. Dès le XI ème siècle existaient au Nord-Ouest et Nord-Est de la France des petits psalterions triangulaires tendus sur table pleine. Dès le XIIème siècle ils se munirent de clefs d'accord de leurs cordes.
Cette possibilité d'accorder l'instrument tout en jouant se retrouve sur les psalterions des cantigas de Santa Maria.
Et pourquoi pas une origine linguistique située dans la haute antiquité Egyptienne, désignant non pas un instrument en particulier mais une famille d'instruments vouée à accompagner la voix? Ayant légué aux siècles qui suivirent un terme générique davantage qu' organologique?
Je reviens à un vieux livre qui nous en parle. A chacun de se laisser charmer...
Le psalterion viendrait de l'ancien égyptien Santyr ( Santour ), sorte de harpe renversée nous dit l'auteur ( posée sur table de résonance). Les anciens égyptiens ajoutant un article aux substantifs l'auraient nommé Pisantyr, pour désigner, de façon plurielle, tous les instruments à cordes pincées accompagnant les voix.
Le prophète Daniel fait mention dans la Bible de cet instrument, parfois orthographié physanterin. Selon l'auteur du livre en question, ce mot ne peut avoir ni racine hébraïque ni racine chaldéenne puisque dans ces langues tout mot doit comporter trois syllabes au plus et que le mot Pysanterin en comporte quatre. Les grecs auraient adopté ce mot sans vraiment savoir ce qu'il recouvrait ( étant donné son pluriel originel), le transformant au passage en Pysanterion puis par contraction / élision en psalterion ( Le N était souvent, nous dit Voissius, transformé en L ).
Que penser de tout cela?
Qu'un terme générique exista depuis la plus haute antiquité grecque et Egyptienne, recouvrant de multiples cordophones à cordes pincées dont la fonction était d'accompagner les chants religieux, sans qu'il y ait forcément de parenté directe entre les dits instruments.
Et que les peuples de différents horizons s'approprièrent ce terme, fabriquant chacun dans leur espace géographique, selon leurs tempérament, histoire locale et besoins singuliers des instruments tout à fait originaux qui diffusèrent au gré des guerres et migrations et s'enrichirent les uns les autres. Il est remarquable que les plus anciens psalterions représentés sur le continent dans leur forme triangulaire ou trapézoïdale se situent tous au-dessus de la Loire. Ils apparaissent plus tardivement dans le Sud de l'Europe, ce qui accréditerait la notion d'une diffusion du Nord vers le Sud et non l'inverse. Les psalterions rectangulaires Andalous n'auront en effet que peu de diffusion.
Quant au Qanun persan, dont j'ai pu lire ici et là écrit avec une parfaite mauvaise foi qu'il était l'ancêtre du psalterion, du clavecin et même du kanun de Pythagore ( !!! ) je renvoie pour ne pas surcharger la lecture,à un excellent article sur un site très bien documenté .
L'Organistrum
Traditionnel de Galice
On y entend très bien les petits chocs des sautereaux
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Ancêtre de la vielle à roue ( ou chifournie) , l’organistrum nait au début du XII ème siècle chez les moines bénédictins qui en font le premier instrument de musique à pénétrer dans une église.
Il possèdait à l'origine quatre cordes et était de forme oblongue comme on peut le voir sur l'exemplaire de Notre Dame de Paris.
Par suite il se contenta de trois cordes, une chanterelle pour la mélodie et deux bourdons. Le son y est produit par une roue ( archet perpétuel ) qui frotte les cordes en tournant. On joue la mélodie en tirant sur les sautereaux ( ces petites pointes que vous voyez sur le manche) qui vont raccourcir plus ou moins la partie vibrante de la chanterelle. L’organistrum nécessitait donc deux instrumentistes : l’un tournait la manivelle qui actionne la roue et l’autre jouait la mélodie avec les tirettes des sautereaux.
Celui que vous voyez ci-dessus est une reproduction de l'instrument représenté sur le portique de la Gloire à Saint-Jacques de Compostelle.
Cet instrument fut très vite méprisé des couches dites cultivées de la société, au point d'être nommé " La vièle des gueux". Mais le XVIIème et XVIII ème siècle lui rendront grâce de ses possibilités à travers des oeuvres de Boismortier, Vivaldi, Mozart...
Je consacrerai un numéro spécial à la Chifournie dans quelques semaines car cet instrument superbe,
descendant de l'organistrum, typiquement Européen, est d'une grande richesse de répertoire et d'émotions.
La Bombarde
Cliquer sur la photo pour découvrir une page très complète
Courante double pour Bombardes
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Originaire d'Egypte, présente sous diverses formes et tailles en Orient, Maghreb puis Europe médiévale, la bombarde était un instrument très puissant, de la famille des hautbois. Elle fut jouée dans toute la France durant tout le Moyen-âge jusqu'au XVIème siècle où l'iconographie la présente alors comme un instrument diabolique. Elle ne sera plus guère utilisée et fabriquée qu'en Bretagne pour accompagner des festivités, mariages, pardons et fêtes religieuses où sa puissance et la rondeur de sa sonorité en font un instrument encore très prisé aujourd'hui.