Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique
Par Viviane Lamarlère
La nuit
avec son ciel ouvert
d'où tombe au petit matin cette force étrange qui engourdit les gestes
avait posé sur l'herbe un nouvel hiver.
Nous n'attendions plus rien
après tant de semaines englouties dans la brume
qu'une journée aussi grise et ténue que les autres
quand un soleil incroyable vint dissoudre notre respect trop facile
pour ce qui nous courbe et nous mâche.
Le printemps était là
qui séparait l'important du risible
abeilles butinant les hellébores
quelques narcisses précoces dans les jardinières
quelques crocus inattendus
tout ce qui se met en feuille dont j'avais oublié l'emplacement
Puis la douce chaleur
d'un été en avance sur son heure
et mes fleurs au matin encore pimpantes
piquant soudain piteusement du nez
Au coucher du soleil
une bourrasque a dérobé mes sages tas de feuilles
j'ai à peine eu le temps d'apercevoir
les hardes abîmées d'un maraud nom d'Automne
Quatre saisons
toute une année en quelques heures
et dire que nous appelons jour
jour seulement
ce concentré du temps!
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