Le printemps a du retard chez nous. Tout le monde le dit donc je vais le croire...
Et pourtant la nature est en pleine puissance explosive, quoique ce soient les plantes les plus anciennement plantées qui osent nommer la saison.
Entre les rosiers anciens qui poussent comme des ronces et étalent à foison leurs fleurs si odorantes, on aperçoit l'entrée de la maison et l'ombre de l'albizia qui décline ses grands doigts sur l'herbe:

Contre le mur de la cuisine, un rosier ouvre ses fleurs larges comme des soucoupes et au parfum de miel ambré:
Derrière la maison, le long du talus se dessine un de ces chemins qui sont, dit-on, parmi les meilleurs car formé sous le pas lent du jardinier sans cesse revenant écouter ce qu'il plante, désherbe, nourrit.
Michel a coupé le bois, je l'ai entassé pour rythmer cette sente de sable gris qui tortue le long de la pente. Autour du chataigner poussent des silènes qui regroupent leurs tiges vaporeuses et blanches dans l'ombre. Je vais lentement mais sûrement, à coup de désherbage manuel, privilégier les plantes venues spontanément s'installer ici: elles ne demandent ni engrais ni arrosage, juste un peu d'amour pour leur singularité merveilleuse:
On voit mieux le petit tas de bois, il y en d'autres... Pour idée, les bûches font un mètre de longueur:

Ces deux vues permettent d'apprécier la hauteur du talus en son point culminant. Nous installerons le moment venu dans la cuvette en contrebas un petit étang et quelques canards...


Le fond du terrain ( je n'ose encore dire " le parc" ) est tout boisé et le restera pour une touche de mystère:
Mais le mystère n'est-il pas dans la sensualité heureuse et les yeux de mes (innombrables) chattes s'étirant au soleil ?

Ou dans l'orange feu de ces pavots plantés sans y croire l'an dernier et qui se sont posés où bon leur semblait, vibrants dans le soleil, prêts à répandre leur semence ailleurs dans cette terre si pauvre:

