Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique
Par Viviane Lamarlère
En remontant le temps à la première figue
pulpe rouge noyée autour du doigt gourmand
en remontant le temps à la première figue
j’ai rencontré celle qui
pour la première fois
la vie dressée au creux
des reins
la gonflait de ses mains l'incendiait de ses yeux
aux chaleurs de sa bouche la portait l'embrasait
et racontait la forge et le fer et le lait qui entoure les étoiles
celle qui - vie à tâtons - les bâtons d’amertume et tous les n’oublie pas que ça va mal finir
celle qui chiennes de nuits bleues
des rêves qui débordent
un peu plus loin là bas les rivières de tuer aux impasses résilles
et les treillis d'orages un décor plein de cris
celle qui
preuve par
dehors!
a renoncé à peindre
ses taches d’ocre faisaient ombre au tableau
celle qui robe trouée et les autres qui se tournent pour ne pas regarder le pardon si épais qui coule de ses yeux
celle qui gardait le feu quand sa petite fille s’en allait les pieds nus vers la forteresse blanche
celle qui apprend le temps la lenteur la lenteur difficile la lenteur celle qui apprend
aimer
dans un monde où
Sous le figuier il y a
le corps
branche cassée
le corps
fruits engorgés
le corps
gazouillis larmes
des femmes nuits de figue
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