Poésie, symbolique du monde, les quatre éléments, contes, écoute, accompagnement, musique
Par Viviane Lamarlère
Il est certain que si on l'avait laissé courir
au lieu de l'avaler
l'animal des instincts serait encore en train de répandre ses flammes sur la steppe
ou se goinfrer salement de quelque charogne
Il nous a rendu la monnaie
de nos pierres jetées à son mufle trop vif
depuis que nous nous sommes policés
p'tit doigt sur la couture
que nous l'avons
ver rouillé
tête anisée
Je ne vais pas me faire l'avocat du diable
juste dire
" La pauvre bête ! "
C'est mince comme plaidoirie mais les mots me manquent
alors que mon corps tout entier saurait le dire en se levant
en marquant tel pas ou tel autre sous le sable
me roulant dans la floraison de pieds
entourant de caresses à peine visibles cette foule au lointain enfermée dans mes doigts
que je résiste à écrabouiller d'un coup comme ça
Je ne vais pas me faire l'avocat du diable et vous dire l'eau au bord du cerf
la colère du ras d'eau au faite des collines
la poudre de safran se décollant des voiles
le silence imposé comme enfante la mort
Juste que c'est à cause
ou grâce
ainsi soit-il
à lui
que depuis ça me rappelle sans cesse à l'incompréhensible
à l'éclair gris au bronze des mémoires
la meute fauve de ce qu'il triture dans mes tripes
tirant jour et nuit sur les villosités
les trempant dans la ci-devant ruine d'arômes liquides
Ce que nous avons bu d'un trait inconsolable en avalant sa chair
Les mots germes
Igor Stravinsky Le sacre du Printemps
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